mardi 23 août 2011

Papier

Si pour vous, le papier, c'est ça :


source de plaisir d'abord, par la lecture, puis source d'ennuis ménagers et de mauvaise conscience écologique, regardez ce que d'autres imaginent !
La Triennale du Papier, présentée au Musée de Charmey, a réuni les oeuvres époustouflantes d'une soixantaine d'artistes ...

Que le papier soit travaillé à plat
Anna WASZCZUK, Pologne         Coralie LAVERDET, Precious Corals, 2e prix
ou au contraire, ciselé en suspension, travaillé comme une sculpture
Lydia HIRTE, Sans titre                           Daniele PAPULI, Euritmetrica
il permet toutes les fantaisies possibles. J'ai été enthousiasmée par les variations déclinées que ce soit à partir de la pâte même du papier, de sa fibre, ou de sa transformation en papier mâché, trituré, collé. 
Ces coupes de dentelle fine enfermées dans une cage en verre m'ont fascinée et j'ai découvert le papier de mûrier ...
Miki NAKAMURA, Fleurs
Papier de magazines, plus prosaïque pour cette sphère hérissée ...
Ellen RINGSTAD, Information Overload
Pour l'humour et le travail délicat, j'ai élu à mon palmarès personnel, ces briques de lait découpées ...
Mari KAMEI, Mother Water, 3e prix
Pas trop inspirée au départ, bien que consciente de l'évènement artistique, j'ai été convaincue par cette exposition. La Gruyère étant un haut lieu du papier découpé, cette triennale de Charmey entretien la tradition dans un modernisme de grande qualité.
Ne boudez pas la prochaine expo "papier" de votre région : de l'âme des arbres, on peut faire des merveilles!


dimanche 14 août 2011

Village de montagne

C'est à l'occasion d'une exposition de photos sur la montagne Alt +1000 que nous sommes "montés" à Rossinière, village tant de fois traversé  sans s'arrêter, pour aller "plus haut" ! L'exposition elle même  ne nous a pas séduits par ses oeuvres, à quelques exceptions près, mais bien par les lieux qu'elle nous a fait traverser !

D'abord, le restaurant de l'Hôtel de Ville, et la grue, symbole de La Gruyère, magnifique sur fond vert


Architecture typique, tavillons et cheminées, flamme verte dans l'après-midi orageux


Les chalets ont de magnifiques façades et beaucoup sont inscrits au patrimoine national, mais nous avons tenu à admirer le Grand Chalet du peintre Balthus dont les grilles sont fermées au public, mais qui reste un incontournable, tant par ses dimensions exceptionnelles que par sa beauté.


Il en est des plus modestes, mais tout aussi charmants, comme celui-ci, bien trop petit pour l'atelier d'un peintre, mais peut-être refuge d'une fée ou d'un lutin ...


Nous avons rencontré d'ailleurs un jardin magique, comme je n'en avais jamais vu ... Seule une fée pourrait y circuler : profusion et abondance, tapis des mille et une nuit ou simple jardin anglais ?


Puis l'église, bien sûr, qui domine le village et le jardin du curé, clocher que l'on voit de loin et qui en est la signature ...


L'expo photo ? Ah oui ! C'était ça le but ... On l'a presque oubliée, à force de découvrir tant de charmes aux lieux ... On y reviendra, quand le temps menacera moins !


mercredi 3 août 2011

Jachère

A l'automne déjà, mon attention avait été attirée par les silhouettes des cardères, pas encore couchées par la neige, et je m'étais faite la promesse de venir voir ce champ en jachère dès le printemps ! Le renouveau a passé et c'est en plein soleil, dans la fournaise d'un début d'après-midi d'août que je m'y suis enfin arrêtée.

L'air était saturé de bourdonnements et de l'odeur forte de l'origan qui formait de grands bouquets sauvages au milieu des graminées et des ombelles de la carotte sauvage. Beaucoup de plantes avaient déjà fané, mais d'autres fleurissaient pour la deuxième fois.

Plus beau qu'un jardin, ce n'était que foisonnement, les plantes se mêlant les unes aux autres, dans un grand charivari de couleurs.

Impossible d'entrer dans ce lieu sans casser les plantes et écraser les myriades de sauterelles, araignées ou autres insectes crissant qui fuyaient en tout sens sous la vibration de nos pas. Mais en bordure de cette prairie naturelle si merveilleusement désordonnée au milieu des cultures bien alignées alentour, un florilège s'offrait au visiteur.
Millepertuis (Hypericum perforatum)
Soleil luisant du millepertuis, coeur rouge de la carotte sauvage, si incongru, comme une goutte de sang,
Carotte sauvage (Daucus carota)

mélilot si apprécié par les nombreuses abeilles qui ne s'offusquaient pas de notre présence et continuaient frénétiquement à amasser
Abeille sur Mélilot (Melilotus albus)
nappe des millepertuis en graines, grillant sous le soleil,
Millepertuis en fruits

graminées se hissant en gerbes légères au-dessus de la mêlée.

Et finalement, la raison de cette balade, les cardères ! Je savais que l'on s'en servait pour adoucir les tissus de laine, pour carder justement, mais je ne connaissais pas cette nombreuse famille. Celle-ci est la Cardère sauvage, aux  piques dressées ne permettant pas le fameux cardage. Si sa silhouette est belle jusqu'à la fin de l'automne, sa fleur est une découverte en plein été si délicatement parée de rose mauve.
Cardère sauvage (Dipsacus sativus)